Rencontrer le passé.

Piers & June

Sérieusement ? Le frigo est plein ? Mais y a-t-il vraiment un gars qui arrive à sortir d’ici pour faire les courses, sans déconner ? Puis… Les fantômes ne mangent pas à ce que je sais.

Il n’y avait pas que des fantômes ici, j’en étais sûr. Pourtant, je n’avais encore croisé personne depuis mon arrivée, et ça ne datait pas d’hier. Le silence qui hantait ces murs m’avait uniquement fait parvenir le bruit de mes propres pas. Pas un seul petit son pouvant me prouver la présence de quelqu’un d’autre ici. Ce manoir était vraiment louche.
J’attrapais ce beau fromage qui me faisait les yeux doux, rapprochais de mon nez…

Bwa ! Il empeste !

… pour enfin le jeter sur la table avec satisfaction. Puis je me mis à en sortir tout ce qui me tombais sous la main, peu importe que ça aille habituellement avec du fromage ou non. J’aurai pu manger un lion, et toute sa famille tellement j’avais faim ! L’odeur des aliments commençait à me monter aux narines et mon ventre en gargouillait de plaisir. Lorsque je pris la première bouchée, je crus renaître une deuxième fois ; j’en riais tout seul tellement j’étais heureux. A l’allure où je m’enfilais la suite, je ne savais s’il en resterait grand-chose à la fin. Peut-être devrais-je laisser un mot sur le frigo, indiquant qu’un bon poulet rôti accompagné de frites serait l’idéal pour un prochain repas, histoire que mon hôte sache quoi prendre lors de ses futurs achats.
C’est alors que j’entendis des bruits de pas provenant de la pièce d’à côté. Par réflexe, je saisis le couteau encore sale sur la table, me levai doucement, et m’approchai à pas de loup de l’entrée, fixant la lueur au bas de la porte avec intensité.

Cela fessait maintenant plus de deux heures que mon ventre criais famine. Mais c'était tellement bon d'être dans un bain chaud. Il fallais bien que je sorte tout de même. Je laissais donc l'eau couler tout en m'essuyant. J'enfilais des vêtements rapidement. Un jeans un Tshirt et un pull large légèrement troué. De toute façon, à quoi cela servais de bien s'habiller, il n'y avait personne ici et ce ne sont pas les fantômes qui allaient dire quelque chose. Je pris doucement le chemin de la cuisine et m’étiras de tout mon long. Je n'avais pas vue mon garde du corps, Faith, depuis quelques heures. Je ne cherchais pas non plus à savoir ou elle étais. Je sourie en voyant plus loin la porte de la cuisine. Mon ventre émis un gargouillis asser bruyant. J'ouvris la porte rapidement pour me trouver face à une personne qui tenait un couteau de cuisine à la main. Je me reculais rapidement.

- Wow ! repose ça !

Je levais les yeux vers le garçon. Je ne voyais pour le moment pas très bien son visage. Je le contournais doucement de peur de le voir me sauter dessus avec son couteau. Je vis rapidement son regard, je penchas la tête. Depuis quand était-il ici ? Je ne me souvenais pas l'avoir croiser. Son regard m'étais familier. A vrais dire il m'étais même beaucoup familier. Comme si je l'avais souvent vue il y a quelques années. J'attrapas dans le frigo le saucisson puis me tournais. Je le regardas, des souvenirs de mon enfance refirent surfaces. Mon cerveau s'embrouillais et mon ventre se nouas. Non ce ne pouvais pas être possible. Pas ici....

Je n'en revenais pas. Impossible de bouger, d'articuler un seul son, ... Je la suivais du regard sans même croire ce que j'avais sous les yeux. Était-elle morte ? Était-elle un spectre déambulant devant moi ? Impossible... Elle n'aurait pas pris la peine d'ouvrir la porte, et je n'entendrai pas ses pas si lourds et distincts. Le battement de mon coeur s'accélérait et mes mains devinrent moites. Elle me fixa avec réticence, comme si elle n'était pas sure elle non plus de ce qu'elle voyait.
J'en oubliai le couteau que je tenais dans ma main, et il finit par percuter le sol. Je réagis subitement et, dans une pulsion soudaine, j'accourus jusqu'à elle et la saisit dans mes bras. Je serrai enfin son corps contre le mien, fort, assez fort pour le croire. Pour compenser toutes ces années d'absence. Toutes ces années où je me suis perdu dans mes propres réflexions, à me torturer sur le pourquoi, le où, comment... Ces années où j'ai remué ciel et terre pour retrouver ne serait-ce qu'un semblant de réconfort, où j'ai consolé mes pertes dans l'alcool, et toutes les autres conneries du mondes, où j'ai fui... Pour la retrouver ici, aujourd'hui. Ça paraissait tellement insensé. Mais je ne demandais rien de plus que ça. Cette étreinte. Je sentis ses bras remonter dans mon dos doucement, avec hésitation, pour enfin me serrer à son tour. Son coeur battait contre ma poitrine et je compris qu'elle m'avait reconnu.

- June... Mais où étais-tu ? Pendant toutes ces années... Où étais-tu ?

Je fermais les yeux et revoyais tous ces souvenirs d'enfance passés avec elle et mon frère. Cette impression d'être encore unis à eux, comme avant, me revint pour une fraction de seconde. J'aimais ce moment... Et je ne pouvais m'empêcher de sourire. J'avais envie de rire de joie. J'étais heureux ! Ô combien heureux de la retrouver. Je me reculais enfin, brisant cette étreinte, et scruta son visage avec attention... Elle avait changé. Elle avait grandi. Ça me faisait tellement bizarre de la voir... Ici.

Je me retrouvais d'un coup contre lui ! Ce fus rapide, je ne le vis même pas arriver ! Je me retrouvais contre ce garçon qui m'avais tellement manqué. Que j'avais cruellement laisser derrière moi ! Lui est son frère ! C'était une des choses que j'avais chaque nuit regretter. Il m'était arriver d'en faire des cauchemars la nuit ! Son parfum n'avais pas changer, a part peut être une note de tabac froid. Je remontas mes mains dans son dos avant de serrer son tshirt légèrement. Pourquoi était-il ici ? Comment ? Sa vois me parvins au oreilles. Je me rapellas alors de ses blagues pourrie, de son rire ! des moments passé avec lui est son frère ! J'avais les larmes au yeux, de bonheur bien sur ! Je le fixais alors qu'il venais de se reculer.

-Piers... Je suis tellement désoler... Si tu s'avais... Je n'ai pas eu le choix. Dès choses ce son passé dans ma famille, j'ai du déménager. Et j'avais peur de te le dire à toi et à Steve ... Et puis je me suis retrouver prisonnière ici...

je soufflais doucement pour reprendre ma respiration. Je passais mes doigts dans les cheveux de Piers et sourie. Il n'avais en rien changer. C'était toujours le Piers qui jouais avec moi quand nous étions enfant. Le même regard taquin ! Il semblais juste plus fatigué. Je me demandais comment allais Steve ! J'avais louper tellement de choses depuis mon départ ! Cela remonte a il y'a tellement longtemps ! Il devait être devenus aussi beau que son frère ! J'avais toujours trouver qu'il se ressemblais énormément ! On aurais pus croire des jumeaux ! Mais bien sur Piers montrais plus de maturité que Steve !

Son regard désolé oppressait mon cœur et me mettait mal à l’aise. Elle ne savait pas… Et le fait de m’imaginer lui dire ces mots déchirants m’insupportait déjà. Je savais à l’avance que tout ce qui sortirait de ma bouche ne serait qu’une arme qui la détruirait. M’écorchant une fois de plus au passage. Je n’avais pas envie de ça. Je la retrouvais enfin et la tristesse était la dernière chose que je voulais voir d’elle à cet instant. J’aimerai qu’elle sourit, qu’elle rit, qu’elle me parle, encore et encore… Mais pas de pleurs. Pas de pardon, de condoléances, de silence bavard. Tout ça m’avait beaucoup trop étouffé dans le passé.
Tiraillé entre mon devoir de vérité et mon bonheur égoïste. Parce que je savais que je me devais de lui dire. Laisser traîner les choses n’arrangerait rien, excepté mon plaisir de la revoir.

Dois-je évoquer le sujet Steve ?

Son prénom me fit frissonner mais je ravalais mon mal être pour ne pas sembler bizarre face à elle. Inutile. Elle n’était pas dupe. Elle comprenait que quelque chose allait mal. Je me sentais démasqué, mais ça faisait tellement du bien de me retrouver face à quelqu’un qui me connaissait vraiment. J’étais en confiance.
Après m’avoir lourdement questionné du regard, je lui répondis :

-Ta famille ? Tu… Tu as appris quelque chose de nouveau ?

Oui, j’avais décidé de fuir. C’était peut-être lâche de ma part mais elle ne méritait pas tous ces problèmes. Et à l’évidence, elle s’en était déjà créer d’autres en venant ici. Mais je ne comprenais pas le lien entre ce manoir et elle.
Les émotions se bousculaient à l’intérieur de moi. Je devais penser à trop de choses, prendre trop de décisions importantes… Pourtant, ne devrais-je pas être simplement heureux de la revoir, plutôt que de me torturer sur ces années qui nous ont séparées ?

Oh Piers ne joue pas à cela avec moi ! Je connais tout de toi, la moindre expression, la moindre faille. Pourquoi ne veux tu pas me dire ce qu'il se passe dans ta tête, cet air si triste qui et passer dans tes yeux ne m'aide pas à garder le sourire. Comme chaque fois tu change de sujet, mais je te connais trop bien, je sais que tu finiras par me dire ce que tu as éviter de me dire maintenant ! Je ne te forcerais pas, mais ma curiosités risque de venir fouiller de temps en temps venir t’embêter. Tu préféré alors me parler de ma famille. Je soupire et m’assois sur un plan de travail à quelques pas de Piers. Que lui raconter ? En quelque temps, quelques recherches, j'ai appris tellement de chose qui me paraissent si folle... Je baissais la tête le temps de quelques seconde avant de relever le regard vers le garçon.

- J'ai perdu ce qui me restait de ma famille peut de temps après être partis... Je me suis retrouver seule dans un univers qui n’était pas le mien. Dans ma tête je me disais " tu n'es pas seule , tu as une autre famille qui t'attend", Toi est Steve bien sur.. Mais je n'ai pas eu le temps de vous trouver, on m'avais mis sous la garde d'un... enfin V... enfin d'une jeune femme, très gentille, elle est d'ailleurs aussi dans ce Manoir. Elle est devenus ma meilleure amie, ma confidente... Et puis il y a quelques jours nous avons descider de fouiller dans le grenier , a la recherche de quelque indice ou autre sur cette bâtisse..

Je marquais une pose, reprenant quelque peux mon souffle avant de continuer ma petite histoire.

- Je suis tomber sur un carton remplis de coupure de journal, comme si elles avaient été posé sous mon nez volontairement... Il y a quelqu'un quelque part dans se manoir qui visiblement aime a faire souffrir les personnes qui se retrouvent ici. Comme si rien n'était dû au hasard. Alors j'ai regarder chaque bout de journal. L'histoire de ce manoir, l’incendie qui a tuer bon nombre de personne ici... Ce Manoir appartiens a ma famille Piers... et sur la liste des personnes disparu le soir du drame il y avait une fille... Une fille qui me ressemble étrangement...

Je penchais légèrement la tête sur le côté alors que mon corps était parcourus d'un horrible frisson. Cette histoire me donnais la chaire de poule. Il y avait une liste avec toutes les personnes morte ou disparus lors de cet incendie... Je me souvenais très bien que le nom de famille Fisher, le sien, était dans cette liste. Mais je ne me rapellais pas des prenoms. Ils avaient été deux je crois à périr cette nuit la.

Je la regardais attentivement me raconter tout ce qu’elle savait désormais, et il était évident qu’elle avait dû mal. Elle n’avait pas encore encaissé le coup et je commençais à penser que cela resterait toujours coincé en travers de sa gorge. A vrai dire, je ne savais pas vraiment comment agir dans ce genre de circonstances. Le réconfort, tout ça… Je ne suis pas très doué. Je poussais un peu les affaires sur le comptoir et vint m’asseoir à côté d’elle.

-Ça fait beaucoup ! Je me doutais que ce manoir n’était pas net. Il est vraiment à ta famille ? C’est… Surprenant. Tu penses que la personne qui t’a mené vers ces cartons pourrait être quelqu’un de ta famille ? Enfin… Je dis ça mais … Non oublie. Et… Tu sais qui est cette fille qui te ressemble ? Je veux dire… Ça se pourrait que ce soit toi ?

J’aurais dû lui poser plus de questions, histoire de la mettre encore plus dans l’embarras… Quel crétin !

Il faut avouer que cela faisait beaucoup pour moi aussi. Je ne pensais pas que ce manoir pouvait cacher autant de choses…
Elle leva les épaules en secouant la tête, me montrant qu’elle n’en avait aucune idée. C’était arrivé il y a tellement longtemps… Elle ne pouvait se souvenir de ce jour.
Sa main tapait nerveusement sa cuisse lorsqu’elle réfléchissait à un problème qui la dérangeait. Comme d’habitude. Ce petit toc qui ne changeait pas. Cela me fit esquisser un petit sourire. J’avais envie de l’attraper pour l’immobiliser mais ma main à moi était trop moite pour cela. Elle se serait doutée de mon malaise. Je m’attendais à ce qu’elle parle de ma famille. Mais rien de tout ça. Elle laissa planer le silence comme si c’était à mon tour de continuer cet échange.
J’étais extrêmement heureux, mais autant dire qu’on était encore loin des retrouvailles idéales. Ça manquait de joie et de gaité ! Je bondis alors et me retournai, face à elle avant de m’écrier –peut-être un peu fort- :

-Bon ! Tu sais quoi ? Je vais te faire un bon gros sandwich comme tu les aimes. Tu as besoin d’énergie, regarde-toi comme tu es toute pâle ! Et après, j’irai vous aider à enquêter sur ce manoir.

J’espérais lui redonner un peu le sourire. Je savais si bien le faire à l’époque… Prions pour que mon pouvoir fonctionne toujours ! Je me retournais et commençais à découper le pain en sifflotant. Je l’entendis descendre du comptoir et contourner la table pour se retrouver face à moi. Je n’osais pas lever les yeux vers elle. Fixer son regard m’était impensable ; j’avais tellement peur de faillir et il ne le fallait pas. Tout sauf ça. Je méditais sur ce fichu incendie puis sur le manoir… Cet endroit était trop louche pour qu’elle ait pu s’y faire une meilleure amie. Je me mettais à me questionner sur cette personne, à faire des suppositions sans queues ni tête sur son histoire, son physique, son caractère… J’espérais qu’elle aurait de l’humour ! Au moins ça ! Je pouvais au moins m’estimer heureux qu’elle l’ait protégé jusque-là.

Je dois absolument retrouver cette liste de personnes disparus…

Je m’en mordillais la lèvre tellement cette phrase tambourinait dans ma tête. J’entendis June susurrer mon prénom et je finis par la regarder. Elle ne lâcherait pas l’affaire, c’était écrit sur son visage.

Je le regardais alors qu'il était venus s'asseoir à mes côtés. Il me posait tout un tas de question auquel je n'avais pas de réponse, et je me contentais alors de hausser les épaules. Je réfléchis alors, et si tout cela allais encore mal tournée, comme si.. une personne ici voulais recrée le même scénario, regroupant dans ce manoir les membres et la descendances des familles d'il y a longtemps ? Voyons non, ce ne pouvais pas être ça ! Mais cela n'expliquais pas pourquoi cette fille me ressemblais autant. Une parente ça c'étais sur mais laquelle ? Arrière grand mère ? arrière grande tante ? Je soupirais légèrement avant de lever les yeux vers Piers. Je sursautais alors qu'il descendis d'un coup du plan de travail avant de crier qu'il allai me faire un bon gros sandwich. Je ne pus m’empêcher de sourire. Ce Piers que je connaissais et aimais tant n'avais pas disparu, il était toujours la près à aider ! Je me levais pour aller me mettre face à lui de l'autre côté de la table. Il s'affairais à sa tache avec soin, il semblais aussi réfléchir, je le savais rien qu'en regardant la façon dont était ses sourcils ! Je susurrais doucement son prénom, il relevas les yeux vers moi. Je sourie doucement.

- Comment vas Steve ?

Je vis alors dans ce regard qu'il redoutais que je lui pose ce genre de question, je ne comprenais pas pourquoi. Je me redressais pour aller vers lui. Quelque chose n'allais pas, il n'avait pas l'air de vouloir en parler. Est-ce qu'il était arriver quelque chose a Steve ? Piers avais fait comme si il n'avais pas relever ma question et continuais a cuisiner ce sandwich. Je posais ma main sur la sienne pour l’arrêter. Avait-il oublier qu'il pouvais me parler de tout? Je regardais celui que j'avais toujours considérer comme un grand frère, ce regard qui m'avais été alors inconnu de sa part était apparus sur son visage.J'avais toujours eu tendance a mieux comprendre et lire en Piers ! Steve était bien trop mystérieux et il détournais habillement les moindres questions auquel il ne voulais pas répondre. Piers lui avait tendance a me regarder, disant tout du regard, et finissant a un moment par me dire ce qu'il n'allais pas.

- Piers S'il te plait, ne commence pas à me cacher des choses alors qu'on viens juste de se retrouver.

Je serrais sa main tendrement avant de la lâcher et retourner m'asseoir sur le plan de travail. Je savais qu'il allais finir par craquer et me dire ce qu'il avait a me dire. Mais mon but n'étais pas de le presser. Il le ferrais en temps et en heure, peux être tout de suite, peut être plus tard. Mais cela me tracassais quand même.

Non ! Non ! Non June ! Non !
Ce n’est pas comme ça que ça doit se passer.
Ce n’est pas la question que tu dois poser.

Je ne me sentais pas prêt pour ça. Alors j’attendais. Je restais muet, et la laissais se rasseoir sur le plan de travail. Je continuais de préparer son sandwich dans le silence mais je ne pouvais m’empêcher de m’énerver. Oh oui j’étais énervé ! Je détestais ce genre de situation complexe où l’issue se trouvait entre mes mains. Je n’aime pas être celui qui fait des choix et qui doit les affronter en retour. Je sentais le désespoir et la panique monter en moi. Elle avait beau me rassurer en me laissant du temps, je n’avais pas envie de faire durer cette sensation oppressante. Mes gestes devinrent plus brutaux, saccadés et rapides. Je refermais le pain, me retournais et tendis son sandwich à June. Elle l’attrapa et me regarda pour me remercier, malgré mon air mal à l’aise.

-Très bien. Tu veux que je parle ? Je vais parler.

Elle me sourit pour me mettre en confiance. Autant dire que ça ne m’aidait pas beaucoup. Je grattais inconsciemment le bois de la table sans m’en rendre compte et ravalais ma salive en esquivant son regard.

-Steve a très mal vécu ton départ. Il allait tous les jours au parc pour t’attendre, pendant une semaine. C’est moi qui devais aller le chercher tous les soirs pour qu’il rentre à la maison. Tu n’imagines pas à quel point c’était dur de le voir comme ça, à s'enfoncer dans sa merde !

Ma dernière phrase sortit sur un ton reproche. Ce n’était pas le cas. Je débordais simplement de colère, en me remémorant son visage peiné. C'était comme vouloir aider quelqu'un qui ne veut pas être secouru.

-Il t’a cherché partout durant des mois et n’arrêtait pas de parler de toi. Je… J’en pouvais plus ! C’était déjà assez dur et lui n’arrêtait pas de remuer le couteau dans la plaie. On s’est engueulé, puis réconcilié. Engueulé, réconcilié. Et ça à répétition… Un jour, alors qu’on se disputait –encore-, il est parti en claquant la porte. Et il n’est pas revenu.

Je me sentais vraiment seul, petit et con, debout là, devant elle. C’est comme si j’étais au centre de tout et que tous les regards –présents ou non- me fixaient lourdement, même celui de Steve. Je me sentais affreusement honteux et coupable. Ma main se mit à trembler et je partis alors m’asseoir lourdement sur une des chaises autour de la table, où je tripotais des miettes de mie de pain. Ça m'enlevait une certaine charge de stress. Quelle horrible sensation…

-Steve est surement bien là où il est aujourd’hui. Il doit être heureux.

Je sentais cette gêne dans ma gorge remonter petit à petit et venir faire dérailler ma voix sur ce mot… heureux. Je pris ma tête entre mes mains et me frottais le visage en soufflant. Je tentais de reprendre mes esprits et de sembler un peu normal. Je relevai la tête vers elle en essayant de sourire. Mais il est clair que je n’avais aucune crédibilité. Son regard s’était noirci et toute trace de joie avait déserté ses traits. C’est comme si elle essayait de me tuer avec ses yeux en m’envoyant de gros éclairs foudroyants au milieu du front. Elle n’avait pas avalé une seule bouchée de son sandwich et le tenait fortement entre ses mains. Les trois mots que je redoutais finirent par sortir de sa bouche… J’aurais aimé qu’ils ne trouvent pas le chemin jusqu’à mes oreilles pour pouvoir faire le sourd. Mais c’était le moment de lui dire où il est.

-Steve est mort, June.

Je l'écoutais, ma question l'avais mis vraiment dans un état que je ne connaissait pas venant de lui, il tournais en rond, triturais les miettes de pains, ses doigts. Il finis par s'asseoir, m'expliquant ce qu'il c'était passé après mon départ. Mon coeur se serrais de plus en plus. J'avais fait tellement de mal à Piers, mais je ne pensais pas en faire d'avantage à Steve. Mon visage était devenus de marbre, entre la douleur et la colère. Jusqu'à ce qu'il sorte cette phrase " Steve est surement bien là où il est aujourd’hui. Il doit être heureux. " Je serrais mon sandwich dans ma main, j'allais finir par le broyer. Piers essayas de me sourire mais je ne voulais pas ce sourire , je voulais une réponse.

- Où est-il ?

Sa réponse vient me frapper comme un poignard dans le coeur. Le Sandwich venais de heurter le sol. Je regardais Piers, je ne savais pas quoi lui dire, je ne savais pas comment réagir. J'était énerver, triste. Je m'en voulais. C'étais de ma faute je le savais. Mais il n'avais pas à me chercher comme sa... J'étais partis, sans un mot pour ne pas avoir le coeur en miettes au moment de nos adieu ! Mais la révélation de Piers venais de me faire un choque. Comment était-il mort ? Je ne voulais même pas lui demander. Il semblais dans un sens soulager de m'en avoir parler. Comme si il c'était libérer d'un poids .
Je descendis du plan de travail et marchais doucement vers Piers. J'avais peur qu'il me repousse. Je m'accroupis en face de lui doucement, posant mes mains sur ses cuisses.

- J..Je suis désolé Piers... C'...C'est de ma faute..

Je me mordais la lèvre pour ne pas craquer devant lui. J'attrapais doucement ses mains, essayant de capter son regard. Je sentie une larmes couler sur ma joue. J'avais envie de serrer Piers dans mes bras. Son regard était vide. Je baissas la tête, ne voulant pas lui montrer mes larmes. Mes mains finirent pas tomber sur le sol. Je n'arrivais plus a retenir mes larmes. Je repensais a tout un tas de choses. Le sourire de Steve. Le rire de Steve ! Ca façon de s’énerver pour rien....

Le sandwich lui échappa des mains, son visage se figea et elle resta bouche-bée à mes mots. J’étais mal. Je me sentais coupable d’avoir parlé ; elle allait souffrir maintenant. Je baissai les yeux de honte et me laissais sombrer dans le silence absolu. Elle se leva, vint s’accroupir face à moi, prenant ma main dans la sienne et s’excusa, comme si c’était elle la responsable. Ses gestes d’attention me touchaient, mais ce n’était pas moi qui avais besoin de réconfort. Mon deuil était fait. C’était à elle de faire face à ce grand gouffre.
Sa voix tremblait lorsqu’elle ouvrait la bouche et ses mains aussi. Elle les laissa tomber au sol et ses larmes se mirent alors à dévaler ses pommettes. Je sentais comme une boule prendre de plus en plus d’ampleur dans mon estomac à chacun de ses sanglots, et le son de ses pleurs me mettait de plus en plus mal à l’aise. A cet instant, j’aurai aimé revenir en arrière, pour que nos retrouvailles ne se passent pas comme ça, dans la peine et le chagrin.
Je ne savais pas comment agir avec elle maintenant. Elle était là, juste devant moi, le corps fébrile, attendant une étreinte. Mais je me bloquais. Mes bras refusaient de l’enlacer, comme si ce geste paraissait absurde. Je ravalais ma salive et repensais à Steve. S’il avait à ma place, qu’aurait-il fait ?

Aide moi Steve putain !

Alors je regardais June avec tendresse. Son beau visage mouillé me fit peine. Si seulement tout avait été différent... J’attrapais son menton et lui relevais la tête vers moi, malgré ses sursauts.

-Ce n’est pas ta faute June. Ça ne l’a jamais été. Tu n’y es pour rien. Il t’a juste aimé plus que tu ne le penses. Et je suis certain qu’à cet instant, il te préfèrerait souriante et heureuse, plutôt qu’à verser des larmes. Tu es tellement plus jolie sans toute cette tristesse. Et puis il est toujours là…

Je posais ma main sur son cœur et lui adressais un sourire attendrissant. J’espérais qu’elle me le rende. Mais elle n’en fit rien. Elle se jeta dans mes bras et reprit ses sanglots, encore et encore. Je l’entendis susurrer le prénom de Steve.

Il voulais me rassurer, dans son regard je pouvais voir cette lueur. Mais je n'y arrivais pas. Il m'était impossible de pensée a autre chose que le corps sans vie de Steve. Je regardais Piers, que voulait-il dire par " Il t’a juste aimé plus que tu ne le penses " ? Je me mordais l’intérieure de la lèvre avant de me mettre dans ses bras. Mon visage allais se mettre dans son cou. Mes larmes coulaient toutes seule. Mais la chaleur de Piers contre moi me réconfortais et finis par doucement me calmer. Lui au moins était là ! Bien que contre tout ce que j'avais je voulais aussi revoir Steve ! Mais Piers avait toujours été celui que je suivais partout ! Alors que je jouais avec une mèche ses cheveux, je finis par réussir a respirer calmement. Cela n'allais bien sur pas arranger les cauchemars que je fessais la nuit depuis que j'étais enfermé ici, mais je savais que je pouvais compter sur Cristal et sur Piers. Peut être même sur Adam ! Quoi que non peux être pas lui en fin de compte ! J'essuyas mes yeux et regardas la cuisine vaste.

- Ne dit pas que ce n'est pas de ma faute! Si je n'étais pas partie cela ne serais jamais arrivé !

Je le regardais. J'était assise sur lui comme les jours ou il me réconfortais après avoir regarder un film d'horreur alors que Steve rigolais à s'en tordre par terre avant de me faire une blague le soir venus en rapport avec le film qu'on avait vue plus tôt ! Je n'avais pas souvenir que Piers avait peur de ce genre de film, avait-il au moins peur de quelque chose ? Je l'avais toujours vue comme un garçon fort qui n'avais peur de rien, vous savez le héros près à protéger tout le monde ! Je soupirais doucement avant de sourire légèrement au jeune homme! Je passais mon pouce sur les petite fossette sur ses joues. Je lui dit doucement :

- Je suis contente que tu sois la Piers...

Son souffle refroidissait ma nuque à chacune de ses expirations. Désappointé, je me résignais à ne rien dire de plus. La prendre dans mes bras, être là pour elle, était la meilleure chose à faire. Affronter la perte est tellement dur... Je me sentais être cette épaule sur laquelle elle pourrait indéfiniment pleurer. Son soutien.

"- Je suis contente que tu sois la Piers..." Elle me dit. Je ne pus m'empêcher de sourire. Ces mots me vinrent droits au coeur. Je répondis :

- J'en suis heureux aussi. Tu m'avais manqué.

Alors je la serrai fort contre moi, sentant son corps s'écraser. Ce genre de réalité était bien trop souvent fugace pour que je la laisse passer. Je me sentais fort et protecteur à l'enlacer de la sorte, repensant à notre enfance. La vie était décidément bien étrange pour nous offrir des retrouvailles de la sorte. Coincés dans un manoir, dans une cuisine, nous voilà assis au sol, dans les bras l'un de l'autre, tiraillés entre la peine et la joie. Alors je pensais à Steve et priais intérieurement pour lui, espérant qu'il entende mes pensées. S'il avait pu être ici, en ce moment même, tout aurait été parfait. Et June sourirait.

Nous restâmes ainsi pendant une dizaine de minutes, dans le silence le plus total, nos respirations pour nous berceuse. Mon corps s'était engourdi et mes yeux étaient secs et froids. Avant de nous endormir sur place, j'allais proposer à June de se lever et de marcher un peu.

- June ?

Elle resta immobile, appuyée contre moi. Tournant la tête, je la regardais dormir. Sa peau semblait tellement irréelle. On aurait pu la prendre pour une poupée de porcelaine. Mais elle respirait tellement fort... J'en ris silencieusement.
Alors je posais ma tête sur la sienne et fermais les yeux à mon tour, laissant le rêve prendre le dessus.

Je pense que même dans les rêves les plus fou je ne me serais jamais retrouver dans un immense cuisine dans les bras d'une personne qui m'avais tellement manqué. Je reposais de nouveau ma tête contre son épaule. Son parfum, mme fis doucement sourire. Dans le silence assez lourd de la cuisine je fermais les yeux. Rien pas même le tic-tac horrible d'une horloge. Juste le souffle de Piers. Ses parôles étirèrent de nouveau un sourire sur mon visage fatigué. Quelle heure était-il? Je n'avais pas la force de regarder. Je voulais tout simplement rester ici. Et si Steve avait été là? Aurait-il fait un crise de jalousie pour que je l'enlace ? Cette pensée me fis avoir un leger rire. Il me manquait....
Je finis par m'endormir doucement, bercer par la respiration lente de Piers. Du genre rapide pour m'endormir je n'eu pas le temps de penser à quoi rever. Tout ce que je me souviens c'est du reveil brutal du a un cauchemars. Encore... Un sursaut, la respiration rapide.... Et le dessous de la table que je venais de me prendre en pleine tête.

- Aoutch...

Je me laissais retomber sur le sol froid de la cuisine. Le bruit ne semblais pas avoir reveiller le moins du monde Piers qui, la tête appuyer contre une porte de placard dormais. Il aurais manquer le filet de bave et ça aurais pus avoir un côté mignon et comique ! Je m'etallais comme une étoile de mer.

- Pourquoi est-ce que je me retrouve contement sous les tables ?

Cela me fis revenir presque 5 ans en arrière. Lors d'une soirée avec Piers et Steve ainsi que des amis à eux ! Chaques fêtes, enfin plutôt chaque lendemain matin, vous pouviez être sur que je me reveillais sous la table de la chambre d'un des frères ! Principalement celle de Steve qui était plus haute ! Et si ce n'étais pas la table c'étais le bureau ! Tout ceci resteras à jamais un mystère ! Je tentais de fouiller dans ma memoire. M'étais-je au moins une fois reveiller aux côtés de l'un d'eux ? Mais oui, lors d'une session de camping sauvage oraganiser à l'arrache. Je dormais entre les deux. Le paradis je eux vous l'assurer. Je restais au sol et tournais mon regard vers Piers, je ne pouvais m'empecher de le regarder avec tendresse...

J'ouvris doucement les yeux en soufflant lorsque je sentis du mouvement à côté de moi. Mon corps s'étira de tout son long sans même que je le contrôle, et mon bras frappa la parois du placard à côté de moi. Toujours cette cuisine. Comme à chaque réveil, je regrettais mon rêve... Décidément, rien ne changeait, peu importe où je me trouvais.
June me regardait, un sourire suspendu aux lèvres. Elle était belle.

- Tu es réveillée depuis longtemps ?

Elle hocha la tête. Je me sentis bête de ne pas m'être réveillé plus tôt mais je dormais tellement bien ! Je ne savais pas quelle heure il pouvait être, mais j'avais faim. Très faim. Je me relevai, époussetais un peu mes vêtements et tendis la main à June pour l'aider à se relever.

- Ca va mieux ?

Je demandais en voyant ses larmes séchées sur ses joues. Je les essuyai délicatement du bout des doigts pour m'assurer qu'elles s'étaient bien envolées. Elle avait toujours une peau de bébé. C'était adorable, et j'avais l'impression d'avoir devant moi la petite fille que j'avais connu il y a presque 10 ans de cela. Sans les couettes et les sandales sales bien sûr... Le temps peut nous prendre bien des choses, mais jamais ces souvenirs.

Si Steve était à ma place...

- Moyennement bien.. jusqu'a ce que je me prenne la table dans la tête !

Je penchais doucement la tête sur le côté avant de rire doucement est de passer mes doigts sur la joue de Piers.

- Tu as la marque de la poigner du placard !

Je me mordis la lèvre. Je tournais les yeux vers les fenêtres sales. Je en sais pas si c'étais la saletées ou bien le temps dehors mais ce devait être encore la nuit. Je marchas doucement vers le frigo, le ventre de Piers l'avais trahie ! Je lui preparais alors quelque chose de rapide mais de bon ! Je tendis le sandwich a mon ami avec un sourire au lèvres. Le laissant manger, je regardais la cuisine que je connaissait que trop bien depuis quelque temps. Pourquoi ce manoir ne voulait-il pas me laisser partir ? Pourquoi ces photos étrange d'une époque que je ne connais que trop mal ... Beaucoup trop de questions ce bousculais dans ma tête ! Je soupiras doucement avant de grignoter un bout de pain. Piers qui regardais autour de lui me tournais le dos. Silencieusement j'allais derrière lui est l'enlaçais, posant ma tête contre son dos.

- Tu veux faire un tour du Manoir ? Malgrés tout il est plutôt beau...

Si on oubliais le faite que sortir d'ici est juste... Impossible !

Je dévorais ce sandwich comme si je n'avais pas mangé depuis des semaines. C'est fou comme quelques tranches de jambon et du fromage peuvent être savoureux !
Autour de nous, la cuisine était tellement grande et luxueuse. On aurait pu y faire rentrer plus d'une vingtaine de personnes. Je me demandais qui pouvait vivre dans un environnement pareil. Ce Manoir était tellement grand... Nous ne devions pas être les seuls enfermés ici. J’espérais croiser un peu plus de vie et moins de hauts murs couverts de marbre... J'avais envie de proposer à June de sortir un peu (enfin de la cuisine... L'extérieur du Manoir était totalement inenvisageable) mais elle se colla à moi avant même que ne dise un mot, et me devança en me proposant la même chose.

- Tu lis dans mes pensées ! J'avais la même idée.

Je me retournais pour la regardais dans les yeux, et j'y décernais quelques fragments de tristesse. Sa peine était tellement fraîche... Elle n'avait pas besoin de ça bon sang !
Je fis mine de bouder ou d'être déçu en baissant la tête, attendant une réaction. Elle me cogna gentiment l'épaule pour m'interpeller et me demander ce qui n'allait pas. Je ne bougeai pas. C'est lorsqu'elle prit ma tête entre ses mains et tenta de me regarder en face que je la saisis brusquement par les hanches pour la chatouiller. Elle ne supportais pas ça et, ça n'avait pas changer depuis l'enfance.
Elle se mit à crier et à rire en même temps (mélange plutôt drôle à entendre) en se tortillant dans tous les sens, me suppliant, entre deux éclats de rire, d'arrêter. Lorsqu'elle se dégagea de mon emprise, elle alla s'isoler de l'autre côté de la cuisine, attrapa la première chose qui lui tomba sous la main et me fit face, amusée et provocante.

- Attention Piers, j'ai un rouleau à pâtisserie entre les mains !
- Oh oh !

Je riais de la crédibilité de ses propos. Je suppose que je devais avoir peur, ou me méfier ?

- J'ai très peur de ton rouleau de pâtisserie ! Il est... Menaçant ! Mais...

Je regardais autour de moi pour attraper la première chose absurde que je trouverai, afin d'entrer dans ce jeu de crédibilité des armes...

- Moi j'ai DEUX spatules ! Héhé.

Elle rit à mon jeu de sourcils qui signifiait que je n'avais pas peur d'elle. J'étais heureux de la voir sourire, de voir qu'un rien pouvait lui remonter le moral et également qu'elle n'avait pas perdu elle non plus cette habitude que nous avions de rentrer dans le jeu d'un autre sur un coup de tête. La compréhension mutuelle.
Je retrouvais bien là mon amie June. Celle que j'avais connu il y a plus de dix ans, celle qui m'avait tant manqué.

- Attention Piers, j'ai un rouleau à pâtisserie entre les mains !

Dit-je d'une voix menacante. Je regardais Piers avec ses deux spatules avant d'exploser de rire. Il me donnas un coup sur la cuisse, je le regardas en froncant les sourcils pour rire avant de me mettre en garde le rouleau à patisserie pointer sur lui ! Je le defias du regard avant de lui donner un coup sur la hanches !

- En garde moussaillon !

Je lui tirais la langue et alors qu'il allais me donner un autre coup je partis en courrant comme une enfant et contournas la table de la cuisine ! Quel âge avions nous ? 7 ans ? Je ris de nouveau en me cachant derrière la table ! Une courses poursuite s'en suivie et je finis par profiter d'un moment d'inatention de sa part pour lui sauter sur le dos . Je m'aggripas a son haut avant de deposer un bisous sur sa joue. Je remis les pieds sur le sol froid de la cuisine et repris mon souffle ! Je n'étais plus habituer à courir comme ça ! J'allais me servir un grand verre d'eau gazeuse et l'adossais au plan de travail. Je regardais Piers un sourir aux lèvres. J'aimais voir son air malicieux sur son visage. Cet air d'enfant heureux dont je me rapellais si bien.

Elle courait vite ! Plus vite que prévu. J'avais beau tenter de donner des coups de spatules par-ci par-là, ils partaient toujours dans le vide. Je la sentis me sauter sur le dos avant de déposer un bisou sur ma joue. Je n'eus pas le temps de réagir qu'elle était déjà à terre. Elle riait d'épuisement et je trouvais ça débile. Alors je ris aussi... Comme toujours.
Se servant un verre d'eau pétillante, June s'appuya contre le rebord du meuble en me scrutant en silence. Je souriais.

- C'est nul l'eau gazeuse. Ça fait roter !

June pouffa dans son verre, en éclaboussant sur son visage. Cette réaction me fit rire aux éclats. Je me pliais en deux, à en avoir mal aux abdominaux. Je n'avais pas pleurer en riant depuis longtemps. Il parait que rire comme ça chaque jour peut nous rallonger la vie de 5 minutes. Dans ce cas, il faut croire que je resterai bloquer dans ce manoir encore un peu plus longtemps. Mais qu'importe maintenant?
Je me redressais pour voir que June avant avaler l'intégralité de son eau. Elle grimaça bizarrement en me regardant, comme si quelque chose n'allait pas... Puis lâcha un rôt de chat, avant de rire à nouveau.

- Amatrice ! Fait péter l'eau pétillante !

Elle secoua la tête négativement. Je lui lançais un regard menaçant et m'approchais dangereusement du frigo. Faisant obstacle, elle écarta les bras pour m'empêcher de passer. Elle était drôle à voir. Ses petits membres semblaient tellement fragiles, et elle n’avait pas peur de les dresser face à moi comme défense. C’était courageux. Une des meilleures qualités de June. Elle-même ne sait pas à quel point elle est courageuse. Son sourire lui-même est une preuve de sa force. Et ça me faisait du bien de le voir.
J’affichais un petit sourire malicieux avant me réarmer de mes spatules et d’attaquer June tel un vrai pirate.

Cet homme était vraiment un gosse quand il voulait ! Cela bien sur ne me dérangais pas le moins du monde ! Je ris avant à ses coups de spatules, essayant de bloqué. Puis je finis par lui arracher ses deux armes des mains, un sourire vainqueur aux lèvres. Il fis une moue des plus adorables avant de faire genre de boudé. Vraiment je ne me lassais pas d'être à ses côtés. J'attrapais son visage dans mes mains avant de planter mon regard dans le sien ! Ses yeux noisette avait un côté malicieux, je déposais un baiser sur sa joue avant de lui ebouriffer les cheveux.

- Si on sortais de cette cuisine mon cher ?

Je rangeais rapidement le bordel que nous avions mis depuis hier. Je me doutais de toute façons que à peine sortie de la cuisine elle serais de nouveau comme neuve ! Cela m'était arrivé plusieurs fois ! Ne rien ranger, mette des miettes partout, j'était ensuite sortie pas plus de 10 minutes pour aller chercher un livre et à mon retour tout était ranger à sa place, plus de miettes, juste mon assiette parfaitement installer la ou je l'avais laisser avant ! Un claquement de porte ce fis entendre dans le couloir ce que me fis sursauter et sortir de ma reverie. J'allais vers la porte de la cuisine avant de l'ouvrire doucement et en silence. Penchant la tête dans l'ouverture de la porte j'inspectais les alentours, mais rien, juste un horrible courrant d'air, celui qui vous fait trembler de peur, celui qui vous annonce que quelque chose risque d'arriver...

J'avais chaud, très chaud. Toute cette agitation m'avait épuisé, pourtant je ne m'en lassais pas. Les mains moites, j'attrapais June par le cou en passant mon bras autour de ses épaules, et l'attirais vers la sortie.

- Evidemment. Sortons de là...

Elle se débattait sous mon emprise, comme si "elle n'avait pas besoin de moi". Je riais face à ses bras fragiles.

- J'en ai marre de cette cuisine.

Je marchais vers la porte et la laissais passer devant moi. Le bruit de ses pas dans ce couloir lugubre me fit frissonner... Ce n'est pas le genre de lieu rassurant où j'irai spontanément me réfugier. Qui sait le nombre de mort qu'il y a eu ici. Quitte à qualifier cet endroit, hanté serait un euphémisme. On pouvait sentir le vent glacial de l'extérieur nous caresser le dos. A moins que ce ne soit un esprit... Les hauts murs renfermaient des dessins incompréhensibles recouverts de poussières. Mais malgré ça, je lui trouvais un petit côté séduisant.
June se retournait vers moi, un large sourire étendu sur ses lèvres. Je lui rendis. Elle s'arrêta et attendit que je la rattrape, me prit la main et me dit, enjouée :

- Viens, je dois te montrer un truc !

Piers ne semblais pas à l'aise dans les couloirs du Manoir. Je le regardais, qui pourrais être à l'aise ici de tout façon ! Nos pas resonnais dans les couloirs sombre. Je serrais la main de Piers dans la mienne. Si nous avions été dans la rue, tout le monde aurait pus croire à un couple ! J'aimais cette idée juste pour embeter Piers ! Je le tirais vers moi et tournais pour que nous nous retrouvions devant une grande porte de bois, extremement belle ! Je poussais la porte avec du mal, elle était vraimet lourde.

- Ferme les yeux Piers !

Je verifiais qu'il est bien les yeux fermer, puis le tirais dans la grande pièce illuminer avec le grand lustre et les chandeliers ! Les grand miroirs sur le plafond donnais de la grandeur à la salle ! Je l'attirais au centre de la pièce.

- Bienvenue dans la plus belle salle du Manoir Piers.

Je ne lachais pas ses mains.

Je fermais les yeux comme elle me l'avait dit et la laissais me guider. J'entendis le grincement d'une porte résonner contre les murs du couloir. June me fit doucement avancer et déclara :

- Bienvenue dans la plus belle salle du Manoir Piers.

J'ouvris alors les yeux et tombais nez à nez avec cette salle de bal dont j'avais tant entendu parler. Elle était gigantesque. J'avançais pas à pas dans la salle, précédé de June, en détaillant chaque recoin de la pièce. Je levais les yeux et plafond et me surpris à ouvrir la bouche face à la hauteur des murs... Jusqu'à voir mon reflet. A l'envers.

- C'est superbe ! Je pensais pas que c'était si grand. Les gens qui vivaient là devaient être blindés ! Même si je voulais inviter mes amis et ma famille ici, on remplirait même pas un quart de la salle...

Je me tournais vers June, si petite au milieu de ce grand espace. Affichant un beau sourire, elle leva un sourcil en penchant légèrement la tête sur le côté. Son expression traduisait une question qui me fit rire.

- Ouais ouais, je suis impressionné ouais...

Elle se mit à courir vers moi en riant aux éclats et moi, je la regardais me foncer dessus avec appréhension, les yeux ronds comme des ballons. Mais elle m'esquiva au dernier moment, tournoyant dans toute la pièce et sautant de partout. N'importe quoi...

Je venais de me prendre pour Anastasia la ! Il fallais que j'arrete de regarder les disney ! Un sourire aux lèvres j'arretais de tourné alors que ma tête fessait divaguer le sol de la salle ! je regardais autour de moi, imaginant la salle comme elle devait l'être autrefois. Je fus parcourus d'un frisson puis d'un malaise. J'appuyais ma main sur ce qui fus anciennement une vitre. Relevant les yeux je vis alors la salle éclairer de mille feu, des personnes riant, jacassant de partout ! Je l'apercue au loin, un homme je pense, il ne semblais pas samuser. Je croisais son regard ce qui provoquas de nouveau un malaise, regadant par la dite fenêtre j'appeçue alors le jardin, des centaines de roses et une fille... J'attrapais la manche de Piers

- Regarde on vois de....

Quand je tournais de nouveau la tête je ne vis que mon reflet dans la vitre qui était noire. Je regardais autour de moi completement perdue et appeurer. Qu'est ce qu'il venais de ce passer. Je regardais Piers avant de m'eloigner en courrant. J'allais m'asseoir sur une marche des grand escaliers, celle ou " l'homme " c'était tenu quelques minutes plus tôt ! Je mis ma tête dans mes mains. Mais qu'est ce qu'il venais de ce passer ? Ce n'était pas la première fois...

June semblait paniquée. Son regard vacillait entre cette fenêtre et le fond de la salle, avec perplexité.

- Qu'est ce qu'il y a June ?

Elle me regarda furtivement avant de courir à l'autre bout de la pièce, s'asseoir sur les marches. La tête dans les mains, je l'entendais soupirer d'ici. Je m'approchais pas à pas d'elle et vint me poser à ses côtés. Elle tremblait un peu. Je mis ma main sur la jambe pour la calmer et demandai en susurrant :

- June, ... Qu'est ce qu'il y a ?

Doucement, elle me regarda. Ses lèvres affichaient un sourire qui se voulait rassurant, pourtant son visage exprimait quelque chose de très différent. La crainte. Ou l'incompréhension ? ... Non ça c'était moi. Je ne comprenais rien. Je l'avais rarement vu comme ça, et ça m'inquiétait. Je me demandais s'il s'était passé quelque chose d'important dans sa vie depuis qu'on s'était quitté. Je culpabilisais un peu de ne pas lui avoir demandé plus tôt. Je lui caressais le dos pour la réconforter et la mettre un peu à l'aise.Je remarquais des poches sous son regard et le blanc de ses yeux qui penchait vers le rosé. Depuis combien de temps n'avait-elle pas profondément dormi ? ...

- Ca va ?

Elle hésita avant de hocher faussement la tête de manière affirmative. Je ne suis pas dupe.

- Raconte moi !

Je lui adressai un sourire apaisant. Elle savait que je ne la jugerai jamais.